L’étude de l’environnement d’un rucher et la législation en vigueur est primordiale avant toute installation.

La deuxième étape avant l’achat d’un essaim d’abeille et après la formation à l’apiculture est le choix d’un emplacement et la législation qui en découle.

Vous pouvez choisir un emplacement au milieu d’une forêt et vous dire que vous êtes ainsi libre de toutes contraintes. D’un point de vue législatif ce serait une erreur. Notamment si vous êtes en zone de conservatoire pour une race d’abeille précise.

Bien étudier l’accès puis le potentiel mellifère et pollinifère d’une zone d’implantation

Choisissez un emplacement exposé au soleil levant et accessible en toute circonstances. C’est à dire l’été lorsque les herbes sont hautes, et l’hiver lorsque les terrains sont nettement plus humides voir enneigés. Prenez compte aussi du poids du matériel à transporter. Pour ce qui nous concerne, il nous arrive fréquemment de nous déplacer avec plus d’une tonne de matériel.

Une fois l’accès pré-validé, visualisez la zone de butinage en vous reposant sur des outils de cartographie comme celui-ci : http://apiculture35.fr/html/carte/carte.html

Sachez qu’il existe des bases de données sur les cultures réalisées autour de vous. Mais il est bien plus simple d’aller à la rencontre des agriculteurs de votre coin. Ceci afin de connaître les cultures à venir. De cette façon vous établissez un calendrier annuel qui permet de vérifier s’il y aura ou non une pénurie temporaire en ressources mellifères.

Prenons l’exemple d’un des ruchers de l’Abeille Noire du Château qui est situé dans une zone riche en forêts.

  • En Février – Mars : Le noisetier et le saule apportent pollen et nectar. Ceci en quantité très forte à nos colonies sur place, c’est notre première miellée.
  • En Mars – Avril : Ce sont les aulnes puis prunelliers, qui prennent le relais.
  • En Avril – Mai : Les fruitiers, merisiers et jacinthe des bois apportent une quantité importante de nectar et pollen. Puis le colza vient les concurrencer, deuxième miellée.
  • En Mai – Juin : Le colza perdure et les pissenlits atteignent leur pleine floraison.
    Les floraisons d’érables, aubépine, cotonéaster, trèfle, ronce et sainfoin viennent.
  • En Juin – Juillet : Les châtaigniers et tilleuls constituent la troisième miellée juste avant la miellée de sarrasin.
  • En Juillet – mi-Août : C’est la miellée de Tournesol.
  • De mi-Août à mi-Septembre : Les réserves naturelles s’amenuisent et les abeilles préparent la dernière miellée de septembre. Les essaims trop faibles en nombre sont nourris ou renforcés. Nous plantons de la menthe sauvage ainsi que de la phacélie pour couvrir cette période de disette.
  • En Septembre – Octobre : La dernière miellée de Lierre dure un mois, elle permet aux colonies d’effectuer les réserves hivernales.

Nous disposons d’informations fiables de par nos observations au fil des années, mais aussi de par notre relation étroite avec les agriculteurs locaux. De cette façon, nous avons des informations précises sur les évolutions à venir. Comme par exemple si la miellée de Tournesol sera mauvaise ou si le type de Tournesol semé n’est pas favorable aux abeilles.

Maîtriser l’environnement est primordiale. Nous plantons chaque années des arbres et arbustes en fonction des évolutions de cheptel une à deux année plus tard. Ainsi, nous limitons l’impact négatif de notre activité qui ajoute artificiellement de la concurrence aux autres espèces indigènes.

Enfin, il arrive que les ressources soient rares ou bien que nous augmentions notre cheptel sans avoir pu anticiper quoi que ce soit. Dans ce cas, nous procédons aux semis des plantes mellifères comme la phacélie, la moutarde ainsi que le trèfle.

S’informer sur les contraintes de race / écotype pour la zone d’implantation

Selon votre pays, vous êtes amendables si vous implantez une race d’abeille non endémique.

C’est le cas pour les zones de conservatoire. Au-delà du respect de l’abeille noire, c’est aussi le respect de l’abeille en elle-même et du travail des apiculteurs responsables du conservatoire qu’il faut prendre en compte. Car, lorsque vous implantez un rucher vos mâles fécondent les colonies locales. De plus, en cas d’essaimage, votre colonie non endémique prolifère localement.

Il convient donc de vérifier l’absence de ce type d’initiatives locales avant de choisir d’implanter une race non endémique.

Avec l’abeille noire, ce n’est pas parce que vous achetez un essaim d’abeille noire que vous êtes autorisés à vous installer en zone conservatoire d’abeilles noires.

En effet, si votre colonie est une abeille noire du sud de la France, elle n’aura pas les mêmes caractéristiques que votre abeille noire locale. En installant votre colonie qui vient de l’autre bout de la France, certes vous préservez la caractéristique de la race noire, mais vous détruisez aussi une génétique au même titre qu’un apiculteurs travaillant en race Buckfast ou italienne (Ligustica).

Enfin, toujours consulter la législation locale en vigueur

Chaque département dispose de sa législation qui s’ajoute aux obligations légales de déclaration de détention, des emplacements des ruchers ainsi que de la commercialisation des produits apicoles.

Le panneau « Attention Abeilles » indiquant votre numéro NAPI est obligatoire sur chaque entrée de votre rucher.

Consultez les arrêtés préfectoraux au niveau local.

Exemple pour le département de l’Aube – 10 :

La distance à observer dans le Département de l’Aube, entre les ruches d’abeilles et les propriétés voisines et la voie publique est fixée à cinq mètres (5 m). Toutefois, ne sont assujetties à aucune prescription de distance, les ruches isolées des propriétés voisines ou des chemins publics, par un mur, une palissade en planches jointes, une haie vive ou sèche sans solution de continuité.
Ces clôtures devront avoir une hauteur de deux mètres au-dessus du sol et s’étendre sur au moins deux mètres de chaque côté de la ruche
Les droits des tiers demeurent, en tout cas, expressément réservés.

Il arrive que sous prétexte de faire une « bonne action », l’apiculteur amateur se pense en plein droit d’imposer ses ruches ou son rucher à ses voisins. Ainsi, il se trompe car il met potentiellement en danger de mort un voisin allergique. Ou tout simplement il agace un voisinage qui se fait piquer fréquemment à cause de la présence de la ruche.
Les problèmes de voisinages arrivent subitement et imposent une réaction immédiate. Il convient dans ce cas de déplacer sa ruche à un emplacement alternatif situé à plus de 3 Km. En effet, le cas échéant les butineuses reviendront et ne trouveront plus leur ruche. Elle feront de votre jardin une zone d’apithérapie pour toute personne dans un rayon de 30 mètres.

 

 

 

 

 

Un commentaire sur “L’étude de l’environnement – rucher et législation

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