Tout commence avec un automne doux et pluvieux juste après le traitement varroa précédé par un comptage varroa en règle.
Malgré les épisodes de fraîcheurs de novembre, l’automne 2019 se caractérise par une douceur, une abondance de pluie et un faible ensoleillement. Nous avons observé un ou deux degrés de plus sur nos ruchers par rapport à l’année précédente et les cas de mortalités hivernales s’accumulent partout en France. Sur Facebook, les forums et sur YouTube les mortalités s’accumulent tandis que les hypothèses se multiplient.

Automne doux …

Nous laissons en général des plateaux de plancher Nicotplast toute l’année sous quelques ruches et nous nettoyons ces derniers à chaque visite du rucher. Cela permet d’observer de façon non scientifique les chutes de varroa. Dans ce cas, pas de chute = pas d’interprétation, chutes fortes = problème(s) à identifier.
Cette année, l’automne était doux et les températures plus élevées que la normale. Nous avons constaté une forte humidité atmosphérique liée aux pluies quasi quotidiennes. Une douceur accompagnée d’une raréfaction des ressources pour les abeilles qui ont continué à élever jusque tard en saison.

… Varroa fou

Tout d’abord, il faut retenir que le varroa a besoin de couvain pour se reproduire et de cycles entiers de reproduction d’abeille pour prospérer. L’absence d’élevage de mâles pendant cette période entraîne une concentration des varroas dans le peu de couvain ouvrière existant. Nous connaissons les dégâts du varroa. Nous savons ainsi qu’une colonie doit élever plus de couvain pour réussir à produire quelques ouvrières saines viables.
C’est tout le problème, on se retrouve avec un élevage qui va consommer les ressources hivernales et ne produire que très peu d’ouvrières supplémentaires. En fin d’automne, les varroas se retrouvent tous sur les ouvrières, voir sur la reine. C’est là que la chaînes varroa jusqu’ici limitée à la ruche s’étant à votre rucher tout entier et que les facteurs de mortalités hivernales augmentent.

Les essaims sauvages

L’année 2019 a été particulièrement difficile pour les essaims sauvages. Ils sortent d’un été fortement fragilisés et ne peuvent plus faire face à la pression Varroa. Les ruches des colonies « domestiques » servent de refuge pour les ouvrières pleines de varroas… C’est comme cela que l’on se retrouve avec 2 ou 3 colonies ré infestées dans le rucher sans comprendre pourquoi.
Nous avons pu observer l’arriver de 2 essaims dans deux colonies différentes pendant notre présence au rucher. Le dernier est arrivé au mois de novembre, il s’agissait vraisemblablement d’un essaim en « fuite », délogé d’une maison, d’une cheminée… ou bien en manque de nourriture voir en sur infestation varroa.

Nous avons pu observer plusieurs cas de ré-infestation dont ces deux ruches. C’est la raison pour laquelle ce facteur a été rajouté dans notre illustration ci-dessous. Précisons que les colonies ré-infestées ne sont jamais commercialisées. De plus le fait d’avoir observer l’arrivée d’essaims sauvages  potentiellement porteurs de maladies renforce l’application de cette règle.

L’effet Varroa-Domino, une première approche systémique des mortalités hivernales en chaîne dans vos ruchers

 
Effet Domino-Varroa en période hivernale

 

Le varroa à lui seul n’explique pas les mortalités hivernales anormalement élevées cette année. L’explication la plus probable est la hausse globale des infestations varroa liées à des problèmes d’efficacité des traitements à l’Amitraze sans que l’on ne sache s’il s’agit d’un défaut de fabrication ou des conditions climatiques. Plusieurs GDSA enquêtent actuellement sur ce problème qui agit à présent comme un catalyseur des mortalités hivernales.
Les exploitations ayant recours à des traitements aux acides (formique dans notre cas) ne constatent que peu de cas de ré-infestation.

Que faire en cas de constatation de mortalités hivernales ?

La première chose à faire est d’identifier la cause. Analysez minutieusement les cadres afin d’identifier toute trace de maladies, de présence d’animaux extérieurs, de mollusques etc.. Prévenez ensuite votre GDSA et TSA et demandez une intervention sur votre rucher.
Si votre première analyse permet de conclure que la cause de mortalité est le varroa, traitez immédiatement. Traitez à l’acide oxalique par dégouttement ou pas fumigation en prenant les précautions nécessaires. Un traitement par Varromed suffit également.

Comment limiter les mortalités liées au varroa ?

En pratiquant le traitement systématique au moins cette année et en ayant recours à des traitements plus efficaces et sans risque d’accoutumance l’année prochaine. Au vu du niveau de connaissances actuel de Varroa Predator, vous ne pouvez plus vous permettre d’espérer que votre essaim « naturel » puisse apprendre à se défendre seul. N’attendez plus de miracles des huiles essentielles qui bien qu’efficaces sur l’être humain en raison de notre régime alimentaire (Omnivore) ne le sont pas avec les abeilles pour les mêmes raisons.

La lutte contre le varroa consiste à éradiquer individuellement au moins deux fois par an 96% des varroas présents dans notre périmètre d’intervention. Cette quasi-purge permet de limiter de façon conséquente la quantité globale de varroa dans votre rucher et dans l’ecosystème entier.

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